Sojourner Truth – Ambassadrice de l’œuvre E-Truth STORY
Sojourner Truth, nait de deux parents esclaves peu avant 1800, dans une communauté néerlandophone de l’Etat de New York, installée dans une petite ville rurale.
Née esclave, elle marque l’histoire par la force avec laquelle elle se livre tout au long de sa vie à de nombreux combats : pour l’égalité femmes-hommes, pour les droits civiques et pour l’abolition de l’esclavage, qu’elle considère comme des combats étroitement liés.
A l’âge de 9 ans, à la mort de son second maître, elle est mise aux enchères et achetée 100 dollars par un fermier, avec un lot de moutons. À seulement treize ans, elle a déjà été vendue quatre fois. Son nouveau propriétaire la force à se mettre en ménage à quinze ans avec un autre esclave, dont elle aura 5 enfants. Elle s’enfuit avec sa plus jeune fille sous le bras et elle est recueillie par un couple qui la rachète pour lui donner enfin sa liberté en 1827. La même année, elle intente un procès contre un propriétaire qui a vendu son fils de cinq ans en Alabama, un état du Sud. Or la loi abolissant l’esclavage dans les états du Nord interdisait de vendre les anciens esclaves aux états du Sud. Elle remporte la garde de son fils et devient ainsi la toute première femme noire à gagner un procès contre un homme blanc aux Etats-Unis.
À partir des années 1850, peu avant la guerre de cessession, elle commence à militer activement, elle parcour les Etats du Nord-Est et du Midwest pour prêcher et enseigner ses idées sur la condition servile des femmes, la liberté religieuse et l’abolition de l’esclavage. Elle ne cesse de se battre pour le droit de vote des femmes.
Elle dicte par ailleurs ses mémoires qui sont un succès dans tout le pays et commence à donner des conférences. Celle qui n’a jamais appris à lire ni à écrire se révèle aussi par ses brillantes qualités pédagogiques.
Son charisme son engagement et sa volonté font d’elle une oratrice de premier ordre, réussissant le double l’exploit de convaincre dans une AUTRE langue que sa langue maternelle.
En 1851, dans l’Ohio, elle prend la parole à la Convention des droits des femmes, après qu’un homme contesta leur égalité, dénonçant leur infériorité physique. Elle prononce alors son fameux dicrours : regardez moi ! ne suis je pas une femme ? Sojourner Truth puise dans son vécu de femme, noire, ancienne esclave et proclame :
« Bon, les enfants, quand il y a autant de raffut quelque part, c’est qu’il y a quelque chose de chamboulé. Je crois qu’entre les Noires du Sud et les femmes du Nord, qui parlent toutes de leurs droits, l’homme blanc va bientôt être dans le pétrin. Mais de quoi parle-t-on ici au juste ?Cet homme là-bas dit que les femmes ont besoin d’être aidées pour monter en voiture, et qu’on doit les porter pour passer les fossés, et qu’elles doivent avoir les meilleures places partout. […] Et ne suis-je pas une femme ? Regardez-moi ! Regardez mon bras ! J’ai labouré, planté et rempli des granges, et aucun homme ne pouvait me devancer ! Et ne suis-je pas une femme ?Je pouvais travailler autant qu’un homme (lorsque je trouvais du travail) ainsi que supporter tout autant le fouet ! Et ne suis-je pas une femme ? J’ai mis au monde cinq enfants, et vu la plupart d’entre eux être vendus comme esclaves, et quand j’ai pleuré avec ma douleur de mère, personne à part Jésus ne m’écoutait ! Et ne suis-je pas une femme ? »
Refusant de compartimenter les luttes et promouvant la singularité des femmes noires, qui appartiennent tant au monde des Noirs qu’au monde des femmes », un autre jour, un autre public : elle innove par sa pensée et précise:
« Il y a un grand émoi à propos de l’accès des hommes de couleur à leurs droits, mais pas un mot sur la femme de couleur ; et si les hommes de couleur obtiennent leurs droits, mais que les femmes de couleur n’obtiennent pas les leurs, vous voyez, les hommes de couleur seront les maîtres des femmes, et ça sera tout aussi mauvais que ça l’était auparavant ».
Durant la Guerre de Sécession, elle organise des collectes de vivres pour les régiments noirs combattant pour l’Union. Elle est reçue pour son action par le président Abraham Lincoln et jusqu’au bout, À la fin de sa vie, elle aide les anciennes esclaves à retrouver les bases d’une vie libre.
En 1997, le robot d’une sonde spaciale, en mission d’exploration de la planète Mars développée par la NASA — fut baptisé « Sojourner », en la mémoire de Sojourner Truth7.
Et Michelle Obama l’honorant en 2009 au Capitol:
« J’espère que Sojourner Truth serait fière de voir qu’une descendante d’esclave occupe les fonctions de première dame des Etats-Unis »